qui suis-je

qui suis-je

Pour le délice d’être dans la nature et de me sentir partie d’elle, enfant je pratique beaucoup le kayak et la nage en eaux vives en club de loisir et compétition puis plus tard comme activité professionnelle en tant que guide de haute rivière.
Parallèlement à ces activités, j’étudie à l’université les Lettres Classiques puis je tiens pendant quelques années un café littéraire, dans une optique d’accès à la culture pour tous, grande aventure humaine!
En essayant de concilier mes activités physiques, de plein air et mes activités intellectuelles, citadines, je comprends que la tête et le corps ne font qu’un, tout comme l’homme et la nature. Quand, par un heureux hasard, le yoga entre dans ma vie, j’accède sans m’y attendre à des espaces de silence intérieur et de calme mental où la séparation n’existe plus. J’ai toujours une immense gratitude pour mon premier professeur de yoga, Christine, pour m’avoir permis d’ouvrir cette porte. Ma soif de rejoindre « l’état de yoga » et mon intérêt pour la philosophie du yoga et de l’ayurvéda, « science de la vie » en Inde, désormais portent mes pas.

Alors en recherche d’un nouvel horizon professionnel, je suis une formation à l’ARTEC à Lattes (2009-2011), Académie de Recherches des Techniques Éducatives Corporelles, pour devenir « praticienne en massage bien-être ». Les bases que j’y acquiers en massage ayurvédique m’amènent à approfondir cette voie, et l’ayurvéda étant une science indienne, je fais un premier  voyage, pour suivre une cure ayurvédique à l’Ayurananda Center, Pondichéry. En plus de mieux me rencontrer, cela me permet d’expérimenter les effets des massages prodigués tout en mangeant et vivant ayurvédique, et aussi d’échanger avec le dr Rajesh Marattukalam afin d’affiner ma pratique. J’étudie aussi le yoga pendant des années tout en le pratiquant  régulièrement, à travers le cursus de professorat de la Fédération Française de Hatha Yoga duquel je finirai par recevoir le titre de professeur de Hatha Yoga.

En 2013 je rencontre pour un soin l’ostéopathe de Perpignan François Bonnal et par lui, l’ostéopathie bio dynamique et bien plus. Grande révélation! Je découvre la puissance d’un toucher non agissant, d’un toucher qui reçoit, qui perçoit, d’un être qui me voit et m’accueille sans condition. Je regoûte au sans limite, avec un goût encore plus prononcé, celui d’une douceur infinie et infiniment puissante, œuvrant à l’intérieur de moi. La Vie rallumée en moi. Le sentiment de n’être plus jamais seule, et toujours aimée. Une vraie bascule. 

A partir de là les événements s’enchaînent et les mises en lien sont riches.  Je pars en Thailande et là je mets un pied dans le massage thaï, très proche du yoga, puisqu’il inclut des étirements afin d’assouplir le corps et de faire circuler l’énergie dans les canaux subtils. Le massage thaï qui-plus-est, s’appuie sur les quatre valeurs piliers cultivées par le bouddhisme, à savoir l’amour bienveillant, la compassion, la joie altruiste et l’équanimité. Enthousiasmée par cette belle pratique qui développe l’écoute, le cœur, la Présence, la douceur, j’entre dans la grande famille du massage thaï. Je passerai par les beaux enseignements du Sunshine Network, Thailande (2013), du Circus, Laos (2014) et de Lulyani, France et ailleurs, école de massage thai et ostéo-thai d’une très grande qualité créée par David Lutt, et dont l’enseignement ludique, joyeux, simple et profond inclut beaucoup de pépites de l’ostéopathie (2016-2023).

Après mon premier retour de Thaïlande je fais la connaissance de Jacques Laborde, magnétiseur qui fut disciple et même soignant du lama Guendune Rinpoché et je suis touchée au plus profond par la pureté de son toucher emprunt de silence. Un silence soignant par essence. Une écoute neutre et bienveillante, depuis le même témoin qu’on décrit dans le yoga par le terme « drashta ». Jacques me reconnaît comme « ayant la main », et me transmet son art.

En 2013 toujours,  j’atterris pour un soin chez Bernard Darraillans, maître de renommée internationale en ostéopathie basé ici, à Perpignan. Quel bonheur de sentir ces rivières tièdes de bien-être couler du bout de ses doigts dans mes nœuds les plus reculés… Encore une révélation! « La lumière liquide »… Je demande à apprendre avec lui, il m’explique que ses formations sont pour les ostéopathes, mais quelques mois après, alors que j’y retourne pour une deuxième visite il m’annonce que je peux intégrer sa formation l’année suivante, si j’apprends le système énergétique chinois. Quelle joie! Je suis plus que ravie. 

Entre 2014 et 2019 je vais donc chercher l’enseignement de la Shen Shiatsu Academy en Suisse, où j’approche le système énergétique chinois et le shiatsu, et où en sus j’entame le très beau cursus d’entraînement Shen Master, à la jonction entre shiatsu et ostéopathie, où se cultivent, se distinguent et s’entrelacent les trois modes de toucher, biomécanique, biodynamique et bioénergétique… J’entre dans le monde des fascias, du dialogue tissulaire, des liquides du corps et des champs électromagnétiques qui les animent. Grâce à cela je peux découvrir sous mes mains et interagir avec les sept principaux systèmes d’autorégulation du corps. Musculo-squelettique, craniosacral, fascial, viscéral, cardio-vasculaire, sphères de pression et système énergétique, ces systèmes sont intriqués et interdépendants. Je retrouve également l’interrelation entre le microcosme et le macrocosme, que l’ayurvéda m’avait déjà révélée. Dans ces cycles d’entraînement Shen Master je développe énormément mes perceptions, il faut dire que Jörg Shurpf a un talent tout particulier pour guider les pratiques, amener à sentir le corps en trois dimensions sous les mains et pour décrire les perceptions avec beaucoup de sons, de gestes, de dessins ou tout autre moyen pédagogique pour les reconnaître en soi ou dans la personne que l’on touche. Un magnifique enseignant créatif, expressif et profond, secondé à point nommé par Muriel Rochat, qui enrichit le cursus par sa présence, notamment avec une touche de Somatic Experiencing.

Et donc pendant ce temps-là de 2015 à 2020 j’ai aussi la grande joie d’être accueillie comme élève de Bernard Darraillans. Cela me donne beaucoup d’enthousiasme, développe encore mes perceptions, et surtout agrandit ma conscience. Mes connaissances et ma compréhension de l’Humain et de la Vie s’approfondissent, mon toucher se transforme. Aujourd’hui Bernard est parti mais demeurent en moi son émerveillement contagieux face au Vivant, les clefs de conscience qu’il a partagées, certaines techniques magnifiques et surtout les principes qui les régissent, et des graines semées à arroser encore…

Parallèlement à l’apprentissage du toucher j’apprends -je réapprends- à me toucher moi. Toujours animée d’un vif désir de m’établir dans l’éveil, je participe à des retraites intensives, méditatives ou contemplatives. Avec Nanna Mickael notamment. Riches en éclats et prises de conscience, j’y apprends surtout à ne plus m’éviter, ne pas éviter de vivre mon ici et maintenant, car j’expérimente que c’est là et seulement là qu’est la clef, et que ce qui est ici et maintenant, agréable ou désagréable, est le cadeau -le Présent. L’exploration devient passionnante. Et à partir de là je peux aider beaucoup mieux dans mes séances, car comment prétendre accueillir l’autre si je m’évite moi-même? 

Et puis il y a Julie Serpinet. Je la vis comme une sœur, que j’ai rencontrée quand elle était assistante chez Bernard Darraillans. Aujourd’hui elle dispense son propre enseignement La voie sensitive de l’Harmonie, emprunt principalement de biodynamie, d’énergétique chinoise, de la voie du sentir de Luis Ansa. Pour vivre l’harmonie entre le masculin et le féminin en soi, à deux et dans le monde encore faut-il les avoir rencontrés. Soigner ce qui a besoin d’être soigné. Héritière aussi de transmissions des guérisseurs Philippins et de la tribu amérindienne des Cheveux tressés, Julie est  une personne particulière et unique, dévouée à offrir au monde sa propre couleur sans rien retenir pour prendre soin du Vivant. Je suis heureuse des soins en profondeurs qui opèrent en moi auprès d’elle.

Enfin, alors que depuis des années déjà je n’ai cessé d’apprendre et de cheminer grâce aux bons soins de François Bonnal, à nos échanges et à ses partages, je plonge un peu plus grâce à ses cours et ceux qu’il donne avec son collègue Pierre Atthar. Spirale de naissance, approche de la théorie polyvagale, libération des mémoires traumatiques, toucher de l’âme, soin des blessures du cœur, approche liquidienne et énergétique… j’ai de la joie à m’entraîner à pratiquer en groupe ce qu’ils transmettent. Je me sens en famille, et en même temps unique. J’approfondis ma pratique au rythme de ces rencontres. Je mesure aussi ce qui n’est pas intégré… Basé sur une qualité de présence, des perceptions subtiles, une conscience élargie, le programme est à la fois simple et vaste… Mes massages évoluent naturellement au fil de mon propre chemin et je m’y engage de tout cœur. 

Pendant toutes ces années j’ai accumulé les formations, les stages, les diplômes. Le dernier en date est celui décerné par David Ciussi avec tout l’humour et la bienveillance qui le caractérisent. Son intitulé: « Diplôme d’ignorance féconde, décerné par le jury de la métamorphose vivante ».  Autrement dit: moins je crois savoir et plus je suis en capacité d’accueillir ce qui se présente et d’être dans le flux du Vivant.

Vous êtes dans la page Qui suis-je, voici une esquisse en une louche: 

Le corps, les émotions, le psychisme, l’intérieur et l’extérieur sont interconnectés.

Prendre soin de son corps, c’est prendre soin de soi.

Prendre soin de soi c’est prendre soin du monde.

La pratique du massage est ma façon d’y contribuer.